Le mot demeure évoque autant de choses qu’il y a de personnes sur la planète : il peut s’agir d’un refuge, d’un endroit où accueillir amis, amoureux, animaux, êtres chers, d’un endroit où garder précieusement ce que vous possédez ou encore d’un endroit sacré à l’abri du brouhaha du monde extérieur.
Notre demeure est une ancre au large. Là, en sécurité, nous nous accordons le droit de rêvasser à notre prochain voyage, notre prochain gagne-pain, notre prochain défi. Notre demeure est une salle d’essayage où nous revêtons ces différentes parties de nous-mêmes que nous cachons des regards étrangers. Dans notre demeure, nous nous permettons de porter des pyjamas dignes des bouffons, de chanter à tue-tête ces chansons qu’en public nous n’oserions jamais fredonner, et parfois même, de se laisser aller sur ces pas de danse des plus loufoques que nous exécutons maladroitement d’un bout à l’autre de la maison. On n’est nulle part aussi bien que chez soi, parce qu’on s’y sent surtout en sécurité.
Nous nous attachons à nos demeures car elles nous ressemblent. Vous pouvez bien en être le propriétaire, mais si vous n’y êtes pas à l’aise, ce n’est pas « chez vous » : il s’agit d’une simple maison. Peut-être avez-vous même choisi votre demeure sur un simple coup de tête : « Ça y est, c’est clair, j’ai trouvé mon chez moi. »
Votre demeure est à l’image de ce dont vous nécessitez, selon les circonstances que vous vivez : un simple espace, un havre de paix, une ancre au large. Nous recherchons tous le besoin de s’enraciner.
On n’est jamais aussi bien que là où on crée son chez soi.
Citations :
La fin, c’est l’endroit d’où nous partons.
Maison est le meilleur mot qui soit.
Où le cœur aime, là est le foyer.
Pliny the Elder