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Entretien avec Shimon

À propos French

Il n’y a pas meilleure façon de connaître une marque que de remonter à la source et d’en explorer les fondements. C’est justement ce que j’ai fait en accompagnant Shimon Finkelstein lors d’une tournée de quelques-unes de ses boutiques Artemano. Il s’agissait de notre deuxième rencontre après avoir fait brièvement connaissance quelques jours plus tôt, mais au bout d’une demi-heure, nous nous sommes pris d’amitié. C’était comme si nous nous retrouvions après des années d’absence.

D’emblée, Shimon était captivant. D’une grande douceur et à la voix calme, il m’a confié une foule de choses non seulement sur ses boutiques et son entreprise, mais aussi sur sa philosophie de vie et ses expériences personnelles. J’étais captivée; les questions que je lui posais allaient bien au-delà de celles que j’avais notées dans mon carnet.

Il y a onze ans, la vie de Shimon a changé du tout au tout, subitement et de belle façon. Il n’était pas à la recherche d’Artemano; c’est plutôt Artemano qui l’a trouvé! Et cela n’aurait pas pu arriver à un meilleur moment. À cette époque, Shimon exportait des blue-jeans vers l’Europe et, comme il le dit lui-même, il s’enfonçait dans une impasse. Sa vie professionnelle était au beau fixe, dénuée de toute passion.


À la demande d’un client, il est allé visiter un magasin de meubles de type entrepôt à Zurich, en Suisse. Tout dans ce commerce évoquait l’Inde, de l’impression générale jusqu’aux odeurs du lieu. « Au moment où la porte s’est ouverte et que je suis entré, il y a eu un déclic, dit-il, et j’ai tout de suite su qu’il s’agissait d’un signe du destin. Je suis tombé en amour. Si ce magasin avait été une femme, je l’aurais mariée! » J’ai été très touchée en entendant  ces paroles. J’ai eu la chair de poule en m’imaginant la scène.

C’était intense, c’est le moins qu’on puisse dire! Mais ce qui est arrivé ensuite est encore plus surprenant : un vrai moment de magie, signe indéniable qu’une force supérieure était à l’œuvre et qu’Artemano allait bel et bien faire partie de la vie de Shimon. Lors de sa toute première visite d’un fournisseur au cours de sa première excursion en Inde, l’odeur de la colle a tôt fait de le replonger dans son enfance en Israël. « C’est comme si je me retrouvais, à huit ans, dans l’atelier de mon père, a-t-il dit. Je savais que ma vie allait maintenant prendre tout son sens. »

Lorsque je lui ai demandé ce qui le motive, sa réponse a été tout à fait à son image : « la curiosité ». Il a une fois de plus évoqué son père : « J’ai appris à être curieux à force de l’observer », a-t-il dit en racontant comment son père était avide de rencontrer des gens et d’échanger avec eux, même des étrangers dans la rue.

« S’il y a une chose que nous pouvons apprendre à nos enfants, c’est d’être curieux, dit-il. Nous pouvons leur transmettre la soif d’apprendre, surtout en cette époque où tout est à leur portée. » Ces mots m’ont d’abord un peu surprise, puis j’ai vite compris que cela avait beaucoup de sens. Surtout pour moi, mère de trois jeunes enfants qui, je l’espère, seront aussi avides de connaître lorsqu’ils seront grands.

C’est l’extrême curiosité de Shimon qui lui a permis d’exprimer pleinement sa créativité. Artemano est le fruit de l’expression artistique de Shimon, fondée sur la notion que la beauté n’est pas qu’une idée, mais une véritable émotion – une émotion qui affleure à nouveau dès qu’il entre dans une de ses boutiques. Artemano est la somme de toutes ses expériences et de toute sa créativité.

Dans les photographies de Shimon, la créativité et le talent artistique coulent de source. Au fil de nos échanges dans les différentes boutiques, j’entendais le clic de son appareil photo. Il me montrait comment il arrivait à capter la beauté, la magie et le mystère d’une rangée de bougies allumées, ou les reflets de la lumière sur un poisson d’ornement, qui semblait prendre vie.

 

La photographie joue aussi un rôle crucial dans les voyages de Shimon, qu’il appelle son « école de vie ». Il a passé énormément de temps en Inde, en Thaïlande et en Indonésie. Lorsqu’il me parlait de l’Inde, la fougue de ses paroles et la lueur dans ses yeux traduisaient son amour profond pour ce pays. « L’Inde est un pays de contrastes saisissants, dit-il. La misère extrême. On est témoin de scènes qui sont extrêmement difficiles à voir. Au bout du compte, il faut se décider : ou bien on s’attarde sur cette détresse, ou bien on choisit de contempler toute la beauté que le pays a à offrir. Les gens sont tellement fascinants. L’instant où vous les regardez dans les yeux et qu’ils sentent que vous les considérez comme une personne, ils sont tout sourire. » Shimon a fait des voyages enrichissants, et j’avoue qu’il m’a donné envie – et oui, piqué ma curiosité – de visiter ces pays un jour.

À travers ses voyages, Shimon a développé son aptitude à reconnaître combien « la nature est un tout ». C’est aussi au gré de ses voyages qu’a grandi son amour du bois – un attachement qui remonte à son enfance lorsque, tout jeune garçon, il passait du temps avec son père qui était menuisier. Aujourd’hui, Shimon a l’impression d’avoir bouclé la boucle. Ce n’est pas pour rien que le bois occupe une place si prépondérante dans l’univers d’Artemano.

Notre temps ensemble tirait à sa fin et Shimon me confiait combien il est enthousiaste face à l’avenir. Il est persuadé qu’il en a encore beaucoup à apprendre, à vivre et à découvrir. « J’ignore quelles autres expériences m’attendent. Le voyage que j’ai entrepris a été magique et j’ai encore plein de choses et de lieux à explorer. » Une chose est certaine : Shimon continuera d’exprimer, par l’entremise d’Artemano, ces moments d’émerveillement qui surviennent constamment lors de ses voyages. Artemano permet à Shimon de canaliser sa créativité et de réaliser sa mission : aider les gens à s’évader chez eux en faisant de leur demeure un refuge.

J’ai grandement apprécié les quelques heures que j’ai passées en compagnie de Shimon. Elles m’ont permise de sonder l’âme du fondateur d’Artemano et de comprendre le sens profond de cette grande aventure. Au moment de quitter, j’étais non seulement ravie d’avoir fait la connaissance d’un homme aussi profond, j’étais également convaincue que la passion, la créativité, l’amour de la vie et la soif d’apprendre sont des piliers du succès de l’histoire d’Artemano.




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